Patricia Laterra, Flora Partenio, Xime Gomez, Paula Satta*
Le Forum Féministe contre le G20 est né d’un processus de travail collectif qui s’est initié à la fin de Décembre 2017 en Argentine, pendant le Premier Forum Féministe contre le Libre Échange, dans le cadre de la XIe Réunion Ministérielle de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). De ce premier Forum nous sortons renforcées avec une Grande Assemblée Féministe Internationale qui s’est engagée à continuer de travailler vers la Grève International des femmes le 8 mars et le Forum Social Mondial (FSM) au Brésil. De plus, nous signons une déclaration dans laquelle nous exprimons que le G20, de même que l’OMC et tous les accords de « libre » échange, reflète uniquement la soif de profits des entreprises transnationales et non les nécessités des peuples.
Pour comprendre le contexte actuel, il faut savoir que le G20 est le forum de coopération économique, financière et politique le plus importante au niveau mondial, formé par les 19 pays avec les plus grands PBI du monde plus l’Union Européenne. C’est un forum depuis lequel les politiques macroéconomiques sont coordonnées au niveau global par les économies les plus puissantes, influencées par les intérêts d’entreprises multinationales. Le G20 a été créé en 1999 et sa présidence change chaque année entre les pays membres. Cette année, la présidence a lieu pour la première fois en Argentine et en Amérique du Sud.
Nous nous sommes réunies à Buenos Aires en Mai pour la Première Réunion Préparatoire du Forum Féministe contre le G20, dans laquelle ont participé des activistes féministes de tout le pays et la région. Dans cette réunion, nous nous sommes engagées à motiver et à réaliser une série d’actions de mobilisation, d’organisation et de démocratisation ainsi que la socialisation et diffusion d’information féministe pour exprimer que les approches et les propositions du G20 n’abordent pas les racines structurelles des inégalités de genre. D’un autre côté, ces approches semblent incongrues dans le cadre des définitions hégémoniques d’un programme de libéralisation de l’économie et d’ajustement qui représentent les intérêts du capital concentré et des marchés financiers.
À cet égard, un grand nombre des politiques et linéaments stratégiques que le G20 propose influent sur l’approfondissement des formes distinctes de précarisation des conditions de vie des femmes et les personnes de la dissidence sexuelle (LGTBQ).
Notre deuxième réunion internationale du Forum Féministe contre le G20 a eu lieu le 7 août, finissant avec un #Pañuelazo, une action collective de support à la lutte des femmes argentines la veille de la journée où la loi IVG avait pu être approuvée par le Sénat. Nous imaginons deux grands moments du Forum: le premier moment sera une rencontre en parallèle avec la réunion du groupe d’affinité Women20, du 30 septembre au 3 octobre, avec des actions formatives et des actions de rue dénonçant l’instrumentalisation de nos luttes. Le deuxième moment sera une semaine d’action, culminant le 30 novembre au 1 décembre pendant le sommet des leaders du G20, avec une grande mobilisation unitaire. Pendant cette semaine, nous aurons une autre instance de rencontre tel que le Forum Féministe contre le G20 avec des activistes féministes d’un grand nombre de pays réfléchissant sur nos alternatives et nos résistances dans la région et dans le monde entier.
Nous luttons ensemble pour l’égalité de sexes et l’empowermement nous cherchons à installer le système d’assemblée comme une pratique de construction et d’interpellation, d’un féminisme qui émane de l’indignation et de l’espérance et qui se mobilise pour résoudre les problèmes politiques de nos temps et de nos territoires, dans lesquels les oppressions multiples et structurelles sont quotidiennes.
C’est pourquoi nous disons : Non au G20!
Ceci est une traduction de l’article publié sur: http://www.agenciapacourondo.com.ar/opinion/porque-un-foro-feminista-contra-el-g20